> Aphatie a des circonstances atténuantes: l'information, révélée en France par Les Echos le 16 décembre dernier, n'a été reprise (au moins à en croire Google News) que par Rue89, et le site de L'Express. Son écho a donc été limité. On objectera que le Comité Européen des Droits Sociaux n'est qu'un obscur "machin", un aréopage d'experts qui n'a pas compris que nous sommes dans la compétition mondialisée, que les Chinois, eux, sont très heureux en travaillant 80 heures par semaine et en gagnant 10 % du SMIC. Circonstance aggravante, ses avis ne sont que consultatifs. Pourquoi donc se fatiguer à les relayer ? De la même manière, la dé cision de novembre dernier de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, qui va obliger la France à modifier le statut de ses procureurs (la Cour de cassation en a déjà pris acte), est retombée dans une profonde indifférence, après quelques heures de faveur médiatique.
> Cette décision du CODS sur le temps de travail a le grave défaut de se situer à l'exacte intersection de trois points aveugles des projecteurs des médias: les institutions européennes, les questions juridiques, et les questions sociales. En outre, elle vient prendre à rebrousse-poil nos polémiques familières sur l'Europe: voici une décision d'une instance européenne, allant dans le sens de la protection des droits sociaux. Elle cumule donc les handicaps. On comprend qu'européolâtres libéraux, et européosceptiques anti-libéraux, considèrent l'objet avec une indicible méfiance.
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