mardi 31 janvier 2012

LEJABY : un exemple à méditer pour lutter contre les délocalisations

Pour LEJABY et les autres......Dans le dossier LEJABY, on "justifie" la délocalisation en Tunisie au motif que fabriquer en France est trop coûteux. 
Le repreneur explique que sur une pièce identique on observe un écart de prix de revient de 5 €, ainsi la fabrication tunisienne reviendrait à 8 € alors que la fabrication française à 13 €. 
On explique alors que produire en France est impossible compte tenu de cet écart de compétitivité qui est certes important en part relative, mais pas si énorme en valeur absolue.
Ce qui ne ressort pas dans l'agitation actuelle, c'est notre schéma de distribution.
Ainsi actuellement, le prix de cession (Prix de vente du fabricant aux distributeurs indépendants) au réseau de distributeurs est de 20 € (prix moyen observé). En intégrant la marge de distribution (coefficient multiplicateur 2,5), notre article se retrouve en magasin étiquetté à 50 € TTC (20 x 2,5) .Notre production tunisienne ressortirait sur l'étiquette à : 8 x 20/13 x 2,5 = 30,78 € TTC.Notre écart est considérablement amplifié puisque on observe une différence de 19,22 €
Procédons à une analyse quantitative de gestion :
Pour la production la plus économique (Tunisie) , le prix de cession au réseau de distribution revient à : 8 x 20/13 = 12,31 €
Comme nous avons la volonté politique de pérenniser notre production sur le territoire Français, nous devons nous rapprocher du moins disant (étant entendu que l'on considère les produits fabriqués en France ou en Tunisie de qualité équivalente...).
Demain, si la production nous arrive de Tunisie, notre distributeur devrait afficher un prix de vente TTC de 30,78 € , pour maintenir nos productions dans l'hexagone augmentons notre prix de vente de la différence constatée du prix de revient majoré de la T.V.A : 30,78 (5x1,196) = 36,76 €
Notre écart sur prix de vente final se réduit considérablement , il n'est plus que de 5,98 € TTC supporté par le consommateur final.
Si on arrondit nos prix de vente à 31 € (Tunisie) contre 37 € (France), la cliente comprendra plus facilement l'écart de prix alors que ce même article s'affichait à 50 € contre 31 €.
Enfin, il est vraisemblable que l'indice carbone du produit tunisien sera beaucoup moins favorable que la production française, la question de l'environnement devenant de plus en plus une question sociétale , il faut inviter encore plus les français à conditionner leurs achats en intégrant ce type de critères et ne plus se contenter exclusivement de regarder un produit par son étiquette. 
Au travers de l'exemple LEJABY, on se rend compte avec un peu d'analyse, loin des médias et du brouaa politique, que l'on peut endiguer ce phénomène de délocalisation.Les économistes et politiques doivent s'attacher à conceptualiser cette démonstration, la seule difficulté que je perçois est comment faire remonter ces 5€ de la distribution vers la production (problème qui ne se pose pas lorsque le fabricant distribue sa production au travers d'un réseau succursaliste puisqu'il cumule directement les marges de productions et de distribution).
Je pense que contrairement à une idée largement répandue qui consiste à faire supporter exclusivement notre manque de compétitivité à la production un regard nouveau sur la distribution de produits de grande consommation est indispensable.....


Je vous appel à méditer ce calcul, et à réfléchir ainsi avant tout acte d'achat sur la notion de produire ou d'assembler en France. 
Un autre exemple, dans le cas que je connais bien, du Mobilier Urbain, croyez vous que le solde soit positif pour la France, en terme d'emplois, entre une entreprise "Française" (dont les actionnaires sont majoritairement Français) qui achète une grande partie de son matériel en Chine pour le replacer sur le territoire, et une entreprise dont les actionnaires sont majoritairement Américains, mais qui achète son matériel en France auprès d'industriels Français.... ?

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